AZROU

Mai 2009

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La gAAAzette de mai 2009

   

 

Le lundi 4 mai le duo sud-vendéen est le premier à prendre la route et atteindra Chinchόn au sud de Madrid dans la journée à un train “pépère” (normal pour des seniors !). Le jour suivant c’est le peloton du Grand Sud (les Fabre, Thoulouze et Coustaury) qui rallie Murcie tandis que les échappés de la veille se posent à Algésiras à l’hôtel Reina Christina, un peu défraîchi -comme eux- mais chargé d’histoire puisqu’il a abrité les signataires du traité d’Algésiras en 1906 ; ils traînent un peu à Tarifa le lendemain avant d’embarquer pour Tanger où la vaillante troupe doit se retrouver le mercredi soir à l’hôtel Tarik pour une mini-réunion de bureau.

 

Las ! les projets tomberont à l’eau. Si les Launay obtiennent sans problème une chambre au point de rendez-vous et attendent tranquillement leurs poursuivants, ils ont la désagréable surprise d’entendre vers 19h un sacré remue-ménage dans cet établissement habituellement très calme : une flopée de jeunes rugbymen prend possession des lieux pour disputer un tournoi international junior dans la ville. HÔTEL COMPLET ! Coups de fil + textos qui n’aboutissent pas en direction du sextuor qui déboule vers 21h et trouvera finalement un refuge accueillant à l’Ibis de la sortie de Tanger tandis que le ouèbemastère se fera dévorer par une armée de moustiques et présentera le lendemain matin un faciès boursouflé dans des draps maculés de traces sanguinolentes et de cadavres de ces sales bestioles (sa légitime a échappé au désastre non pas en clopant toute la nuit -procédé efficace, dit-on mais en se confectionnant une sorte de haïk avec un drap).

 

Finalement, le jeudi après-midi après un trajet autoroutier tranquille (même si l’Angevin du Sud-Vendée a eu droit à une semonce de porteurs de jumelles du côté de l’oued Beth) tout le monde se retrouve au Pano où l’accueil est toujours aussi sympathique et le personnel aux petits soins (l’infatigable Halima est toujours à son poste de responsable des chambres). Les amis locaux, Ahmed Gharbi, Hassan Oubelkas, Mohammed Bourhrous nous rejoignent très vite et nous établissons ensemble le planning des actions envisagées. Avant le dîner, pause-rafraîchissement rituelle puis nuit réparatrice… sans moustiques.

 

Le vendredi verra l’arrivée des Thérond dès le p’tit déj : ce ne sera que le troisième de leur déjà longue journée puisqu’ils ont quitté nuitamment leurs pénates pour s’envoler pour Fès où une voiture de location les attendait aux aurores. Les Le Corre les suivront après avoir atterri à Marrakech et être remontés par la côte atlantique. Les représentants de l’AAA sont donc désormais au complet puisque les Hatchondo et les Fourdilis ont dû renoncer au dernier moment pour des raisons familiales ou de santé.

Azrou bouge

La matinée est rude. Notre Président (de sagesse ?) et notre secrétaire (de feu ?) filent chez le nouveau Pacha où ils sont reçus avec la plus grande cordialité tandis que le Trésorier et d’autres vont faire provision de flouze en ville ; le centre est en travaux, plus de parking possible sur la place centrale ou sur celle de l’ancien commissariat, mais il reste à la portée de nos vieilles jambes. On verra au prochain voyage l’issue du chantier mais que les boulimiques de presse et les clopeurs (s’il en reste) se rassurent : le kiosque résiste ! Nous nous rendons ensuite à Dar el Amane où sont recueillis les enfants sans famille. La “Maison de l’Espoir” est sise dans un complexe qui accueille aussi des personnes âgées et des sportifs. C’est Soumia, responsable bénévole, épouse d’Hassan, souriante, énergique et compétente qui nous fait les honneurs des lieux, très pimpants. Seuls les plus jeunes enfants sont présents : les autres sont à l’école ou au collège. Les musclés de l’équipe se chargent de la livraison de deux ordis et d’une imprimante (dons du CG 34) puis Soumia fait un point sur les besoins de Dar el Amane : vêtements, meubles, fournitures scolaires. Dans la foulée, un groupe emmené par le Trésorier se rend chez Slimani le marchand de meubles pour concrétiser une partie des décisions : achat de deux armoires, de deux meubles-étagères, d’un meuble à clapets, de deux tables-ordinateurs et d’un portemanteau.

Visite au collège Al Atlas

Après le déjeuner au Pano, on se retrouve au collège Al Atlas pour la remise des deux ordinateurs et de l’imprimante du CG 34, d’un lecteur de DVD et de deux ballons de foot. L’équipe de direction est toujours aussi dynamique et chaleureuse. Au cours d’un point sur les besoins, M. Hachem nous signale le mauvais fonctionnement du photocopieur endommagé par un utilisateur maladroit (on connaît ça aussi dans l’Hexagone…) DD lui demande de présenter un devis pour déterminer si la réparation peut être prise en charge par l’AAA. C’est promis pour lundi. Nous mettons au point la réception des anciens élèves qui seront accueillis dans la salle polyvalente rénovée le samedi après-midi et le directeur nous annonce que nous pouvons compter sur l’aide de représentants d’élèves pour tout ce qui concerne la logistique. Ça nous soulage car nous étions un peu embarrassés par les problèmes de matériel (théières, verres, plateaux…). Nous terminons notre visite par une visite des classes bourdonnantes d’activité.

Après cette copieuse journée, nous avons bien mérité notre petit rafraîchissement rituel et portons un toast à la santé des absents bretons et  tarbais avant de dîner au Pano où nous plébiscitons en dessert une délicieuse salade d’oranges qui nous change de la crème caramel !

Thé amical avec les anciens collègues et/ou élèves

Samedi matin, ça repart sur les chapeaux de roues : à la librairie pour régler une facture et ouvrir un compte au bénéfice de Dar el Amane, à la pharmacie avec Bourhrous pour la commande de matériel à destination des jeunes diabétiques de l’AMAED ; Aïcha et le docteur Alami avaient, comme les années précédentes, soigneusement établi la liste. Quelques-un(e)s sillonnent les  ruelles commerçantes pour dégoter un cadeau pour notre secrétaire dont c’est l’anniversaire. Tout ce beau monde se retrouve aux Cèdres pour un petit caoua ou un grand jus d’orange en compagnie des amis locaux et on peut vous certifier que Cherfaoui et Hassan n’ont rien perdu de leur faconde ! Mais le temps presse et nous fonçons vers le marché couvert près duquel nous déjeunons de délicieux tagines. A 14h, nous retrouvons le directeur du collège Al Atlas qui nous attend dans la salle polyvalente. Au marché couvert (où Moha, le boucher a pris sa retraite) nous avions fait provision de boissons, de thé, de sucre et de menthe fraîche et des parents d’élèves s’emploient à la confection du breuvage typique tandis que les filles disposent les douceurs sur les tables : pour une fois, nous avons dérogé à notre principe d’achats locaux, chaque couple ayant transporté dans ses bagages des spécialités sucrées de sa région pour les faire découvrir à nos invités. Dès 15h, les premiers arrivants nous rejoignent, Zorgane en tête des participants azriouis. Certains ont fait un déplacement plus important, c’est le cas de deux Tangérois :Lhassane Mohamadi Allal et Benaissa Dandan (muni d’une photo de profs datant de… 1969 et inconnue de nous), de Meftaha Ameur devenue chercheuse à Rabat (et qui rappelle quel malin plaisir elle prenait à recueillir les épingles à cheveux semées par la rédactrice pour les poser bien en évidence sur sa table) et d’Azzaoui, le chibani très en forme qui passe sa retraite à Fès (et qui distillera des souvenirs croustillants concernant nos amis célibataires de l’époque)… Le silence s’établit pour l’intervention du directeur du collège mais celle de notre président sera interrompue par une violente averse de grêle qui couvre sa voix et rappelle à ceux d’entre nous qui officiaient dans les préfas la suspension momentanée des cours pour cause d’intempéries. Une fois le raffut terminé, Michel peut achever son discours et… surprise, le rideau s’ouvre sur de jeunes collégiens qui nous offrent sketches et chansons interprétés avec beaucoup de maîtrise et de naturel. Merci à eux et merci aussi pour le joli tableau, œuvre d’un élève remis au président par le directeur. Avec la dégustation, les bavardages reprennent de plus belle mais il faut bien se séparer d’autant que la journée n’est pas terminée puisque ensuite nous fêtons en petit comité l’anniversaire de Danielle que nous gratifions d’un cierge… virginal avant d’aller dîner chez le fidèle Bachari dont la sympathique épouse est toujours excellente cuisinière.

Repas au Pano avec des membres d'honneur

Dîner aux Cèdres offerts par les anciens élèves

Le dimanche 12mai, c’est aux aurores que quatre d’entre nous suivent à Fès Soumia, sa délicieuse amie Gabriella et un responsable bénévole de Dar el Amane pour faire l’acquisition de baskets et de vêtements de sport pour les enfants. Pas facile de trouver chaussure à son pied dans le Mellah, pourtant les responsables avaient dressé la liste des pointures (et des tailles) et nous ne repartons avec nos ballots qu’après 12h30 sous un chaud soleil. Pendant ce temps, certains avaient opté pour le tourisme (dans le brouillard) : cèdre Gouraud, minéraux et magots, visite d’un joli gîte à Ougmès ou promenade solitaire, quasi monastique par les sentiers vers Tioumliline . Finalement le repas prévu à 13h au Pano ne commencera qu’à 14h15 en présence des membres d’honneur de l’AAA (A. Gharbi retenu par un mariage familial n’a pas pu être des nôtres). Les cuisiniers, sur suggestion du maître d’hôtel-serveur  (merci à lui) avaient mijoté de succulents tagines et la tarte maison était également délicieuse.

La digestion est à peine amorcée que nous rejoignons la maison Bourhrous pour le thé ; nous y retrouvons notre amie Aïcha et Amal qui abandonne provisoirement ses révisions pour le bac pour partager avec nous cette pause-détente.

A 20h, direction Les Cèdres où nous allons vivre un moment exceptionnel : d’anciens potaches ont conspiré pour nous organiser un dîner, nous sommes leurs invités. Le restaurant nous est entièrement réservé avec la complicité de Salah ; celui-ci est en grande tenue : costume noir, chemise d’un blanc éclatant, nœud pap’, il veille avec bonhomie au déroulement du service. Superbe ! Les conversations vont bon train mais l’émotion sera présente avec Taiai qui nous lit son poème «Je suis le Collège », avec Neghrassi qui offre à chaque fille un joli plateau et avec les sœurs Nait Lho qui ont fait fissa pour tirer quelques exemplaires de la photo des profs en 1969. Les d’jeuns (enfin, plus tant que ça !) vous avez droit à toute notre reconnaissance pour cette initiative qui a beaucoup touché les vieux (enfin, pas tant que ça !).

Dar el Amane

Le lundi matin, le Dédé est tôt sur la brèche pour compléter notre aide à Dar el Amane par l’ouverture d’un compte chez un commerçant pour l’achat de vêtements de ville pour les enfants. Le groupe fait une courte mais sympathique visite au Lycée avant de se retrouver chez Lekorchi pour un repas succulent et très détendu partagé avec sa femme et ses enfants. A 16h El Abdi El Alaoui nous attend pour le thé dans sa jolie maison entourée de fleurs et de fruitiers sur la route de Khenifra. Une partie de son grand salon est dédiée au séchage des roses. Ça embaume ! Le maître des lieux nous parle avec passion de son métier d’arboriculteur et sur les tables, aux côtés de pâtisseries tentantes sont disposés de magnifique fruits de son domaine. Guy, notre spécialiste de la pédale, admire le matériel du fils de la maison qui a déjà brillé dans des compétitions cyclistes. La Sévigné du Moyen Atlas, dont l’estomac ne veut plus rien accepter, repart avec pour lot de consolation un magnifique bouquet de roses odorantes qui lui mouille le regard…

Une partie du groupe va visiter le collège Mohammed V à l’invitation de l’ancienne élève du collège Al Atlas, Touria Chaibi et l’infatigable DD règle le problème de la réparation du photocopieur au collège Al Atlas. Nous apprenons avec tristesse la mutation du directeur et de son adjoint avec lesquels nous avions noué des relations privilégiées d’estime et de confiance et leur souhaitons de tout cœur la réussite dans leurs nouveaux postes.

Nous enchaînons avec la réception à Dar el Amane où les bénévoles nous présentent leur travail par le biais d’un DVD. Les enfants nous offrent un joli spectacle et nous leur distribuons les tenues achetées à Fés. Les plus jeunes, malgré la chaleur, endossent les nouveautés par-dessus leurs habits et se régalent des tentations de la table. Notre trésorier trouve encore le temps d’aller régler la facture à la pharmacie et d’effectuer la livraison avant de nous rejoindre pour un rafraîchissement bien mérité au Pano. On zappe le dîner pour reposer des tubes digestifs sévèrement mis à l’épreuve et on se glisse avec plaisir dans les toiles.

       

Pour conclure : le souk

Mardi, au p’tit déj la pétulante Marya Nait Lho fait son apparition, précédée d’un cageot de cerises cueillies par ses soins et que les Le Corre sur le départ n’auront guère le temps de goûter ; après le souk, les Launay filent via Fès vers Meknès où ils ont rendez-vous avec Zhor Bougrine qui se prépare à un séjour d’une quinzaine à New York pour intervenir (en français) à l’ONU sur les femmes berbères. Ils gagnent Essaouira par la côte et flânent chez les Ibères en remontant. Les Thérond rejoignent Fès pour une courte nuit (ça devient une habitude !) puisqu’ils atterrissent à Marseille le mercredi à 7h. Les autres jouent les prolongations à Azrou pour visiter l’artisanat et faire une escale à Amros ; Taiai remet à chaque couple un DVD de la soirée aux Cèdres et pour l’AAA une copie de son poème.  Le mercredi, ils prennent la direction du sud via Beni Mellal et remonteront par la côte. Chacun aura rejoint son chez soi aux alentours de l’Ascension et  s’emploiera à éliminer la surcharge pondérale à laquelle seul notre trésorier a dû échapper tant il s’est (et a) dépensé !

 

AMIS DE LÀ-BAS

 

Merci à ceux qui ont facilité notre action en préparant les contacts sur place.

Merci à tous pour la générosité de votre accueil.

A bientôt !

 
     
Photos : Alain coustaury, membres de Dar el Amane, Michel Fabre, Danielle Thoulouze, JFL  

Collège Al Atlas

Quelques profs de l'année scolaire 1969-70

 

 

 

 

 

De gauche à droite,

Debout : Jean-Claude Jehan, Jean-Claude Girardot, André Thoulouze,Guy Beffy, Albert Le Corre, Marcel Rajau, Jean-François Launay, Michel Laborie, Gilbert Dubant, x, x, x, x

Assis : Aimé Ronzier, Christiane Fabre, Danielle Thoulouze, Michèle Girardot, Yamina Dubant, Driss Bougrine, Baazidi

 

 

(photo apportée par notre ami Dandan, ci-contre)

 

C'est pour moi encore une fois un grand honneur et une grande joie d'être avec vous et de vous dire à haute voix que je ne vous oublie pas. J'ai composé pour vous et pour nous ce modeste poème en reconnaissance de ce que vous avez apporté pour notre collège al Atlas, pour notre instruction et notre formation. Merci, merci.

 
 
     
 

Je suis le collège

 

Encore un avril, année neuf & deux milles

Une ambiance d'un printemps jubile

Tous réunis, finie l'errance, fini l'exil

Approchez mesdames messieurs, prenez place

Bienvenus dans votre Havre, al Atlas

Nous revoilà tous, face à face

Le temps n'est jamais pour moi fugace

Je suis là, immortel et vivace

Je suis le collège, je suis l'entreprise,

Eduquer, instruire, est toujours ma devise

Je suis la mosquée, je suis l'église

J'humanise, mais sans convoitises

J'ai soutenu et épaulé garçons et gazelles

J'ai sué, j'ai souffert, j'ai sacrifié mon sommeil

Pour eux, j'ai fourni des efforts surnaturels

Pour en faire des talentueux et modèles

Je leur ai embelli le chemin comme un soleil

Je leur ai illuminé la vie tel une chandelle

J'ai veillé sur eux telle une sentinelle

Tous mes lauréats ont grimpé les échelles

Ils sont partis, plein de savoir jusqu'à la moelle

Vous en doutez ?

Regardez autour de vous ces chefs de personnels

Ces professeurs, ces médecins et ces maîtres d'hôtels

Ces ingénieurs, ces poètes et ces cadres

d'Azrou jusqu'à la Rochelle

Partout, leurs empreintes sont immortelles

Mes chers enfants,

Prenez votre temps

Assouvissez votre nostalgie et votre passion

Hâtez-vous sur ces instants

Souvenez-vous du passé et du présent

Votre collège est toujours là,

Les bras ouverts, accueillants

Donnez-vous rendez-vous, chez moi, tous les printemps

Je serai toujours fidèle

Je vous attends, je vous attends.

 

Mohammed Taiai

Azrou, 9 avril 2009